À propos de l’artiste
Paul Fortin est né à Montréal en 1961. Il a obtenu un baccalauréat en design graphique et un certificat en arts plastiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en 1987. Depuis, il s’est consacré à élargir le champ de ses possibilités créatrices sans se confiner à un seul moyen d’expression. Dans les dernières années, il a exposé ses œuvres à Montréal au Daylight Factory Café, à l’Atelier Francine Labelle et lors de l’événement Save the Date. En plus de son travail d’artiste, il est aujourd’hui directeur artistique chez Autodesk, un important éditeur de logiciels.
À propos de l’œuvre
La pratique de Paul Fortin est marquée par la spontanéité, l’élan viscéral, perceptible dans sa technique, mais surtout dans l’inquiétante étrangeté qui se dégage rapidement de ses œuvres. Paul Fortin peint en réponse à ce que la vie ordonne et que nous ne comprenons pas. À l’instar de Francis Bacon, des peintres fauves, voire des dessinateurs de bandes dessinées, l’artiste ne vise pas la représentation exacte des personnages qui l’inspirent. Son mouvement prend naissance dans le risque, et ce qu’il nous donne à voir fait partie de « l’outre-visible » (Yves Bonnefoy). Ses visages sont nus, bruts, et nous fixent de leur regard pénétrant; on croirait les entendre dire : « Pourquoi nous regardez-vous ainsi? » Peu importe, on les observe encore, fascinés par l’intensité de leur présence, leur peur, leur sensualité, leur mélancolie, leur humanité faible et forte à la fois. Alfred Hitchcock n’a-t-il pas dit que le meilleur effet spécial était est un gros plan sur un visage humain? Les portraits aux couleurs flamboyantes de Paul Fortin font de nous des voyeurs, mais nous révèlent aussi à nous-mêmes; ils font naître en nous « l’angoisse de regarder au fond de ce qui [nous] regarde » (Georges Didi-Huberman).
D’un portrait, Paul Fortin fait une sculpture, un masque déstructuré, un dessin numérique : une exploration dans la forme, toujours de plus en plus fragile (les masques) ou précise (les dessins numériques), qui lui permet de trouver ce qu’il cherche chez l’autre, et peut-être aussi chez lui.
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